Les pauses mindfulness au travail

Il y a deux semaines, j’ai eu le plaisir de rencontrer Caroline Webb pour le magazine Sens & San.

Le travail de cette économiste diplômée d’Oxford et de Cambridge est entièrement tourné vers le monde de l’entreprise. Caroline explore depuis une quinzaine d’années les sciences comportementales, la psychologie et les neurosciences pour en dégager des applications directes sur l’amélioration de la qualité de vie au travail.

Passer une bonne journée au bureau…

Son livre Passer une bonne journée au bureau c’est possible (Belfond) présente une méthode précise pour nous aider à rendre nos journées plus agréables et plus épanouissantes. Caroline Webb consacre notamment un chapitre aux solutions spéciales « Halte au trop-plein ».

Ce trop-plein est en effet l’un des problèmes majeurs que nous rencontrons au bureau :

cette to do list toujours trop dense, cet emploi du temps dans lequel il faut caser des réunions et des reportings, cette boîte mail qui ne désemplit jamais et – au milieu de tout cela – ces décisions importantes à prendre pour nous et pour l’entreprise.

La pause mindfulness

Parmi les stratégies que propose cette Anglo-Saxonne  quand nous nous sentons débordés, se trouve en première place… la pause mindfulness ! Mais adaptée aux femmes et hommes pressés que nous sommes tous devenus.

Caroline Webb nous donne l’exemple d’un jeune entrepreneur, Antony, qui a pris pour habitude d’être attentif à son niveau de stress au lieu de l’ignorer. Quand il s’aperçoit que son stress monte, il s’arrête, inspire profondément et s’interroge :

Ai-je vraiment envie de me sentir dans cet état ?

Cette question, a priori assez basique, révèle en réalité un état d’esprit très intéressant : d’une part Antony respecte et reconnaît l’état dans lequel il se trouve, d’autre part il ne considère pas cet état comme une fatalité dont il serait obligatoirement la victime.

« Ai-je vraiment envie de me sentir dans cet état ? »  La réponse est non. Donc Antony a mis en place un rituel respiratoire : « Quand on panique, on peut avoir l’impression de manquer d’air, mais en réalité on est en hyperventilation parce qu’on respire trop rapidement. » Pour ralentir sa respiration et son rythme cardiaque, Antony fait de courtes pauses de mindfulness, accompagnées d’une respiration triangulaire (3 temps sur l’inspir, 3 temps en pause, 3 temps sur l’expir) n’importe quand dans la journée et aussi souvent que nécessaire.

Porter une attention douce et précise à son souffle permet d’offrir à notre cerveau surchargé la possibilité de « poser ses valises » et de réorganiser ses idées.

Les rituels au quotidien

Personnellement j’ai mis en place quelques rituels au bureau pour me rappeler l’esprit de la méditation et abaisser le niveau de confusion ou de panique quand elles se présentent. Pendant quelques minutes, je « prends ma place » sur ma chaise de bureau, c’est-à-dire que je m’assieds pour de bon, mais sans m’appuyer au dossier. Ainsi je sens bien la verticalité du dos, sa solidité. Je prends le temps de sentir le poids de mon corps également, le bassin sur la chaise, les jambes, les pieds bien à plat sur le sol.

Ce simple geste de « réintégrer » mon corps clarifie instantanément ma vue. Je reprends contact pleinement avec ce qui m’entoure. je vois aussi plus clairement l’état d’énervement ou de stress dans lequel je suis.

Je porte alors une douce attention au souffle qui me traverse, le temps de retrouver l’harmonie naturelle corps/esprit. À chaque fois que mes idées m’emportent loin de là où je me trouve, je reviens, sans me juger, à mon corps, au souffle, à l’environnement direct. Après quelques minutes, je sens qu’à nouveau je suis pleinement présente et prête à me remettre au travail de manière délibérée.

Le téléphone sonne

D’autres exercices m’aident également au quotidien : par exemple, quand le téléphone sonne, au lieu de me précipiter pour répondre, j’ai pris l’habitude de m’appuyer sur le son de la sonnerie – qui arrive toujours par surprise – pour d’abord revenir à mon corps et au moment présent. Si j’étais très concentrée sur un travail, la sonnerie va me permettre de reprendre contact avec ma présence corporelle. Si j’étais perdue dans des soucis ou des inquiétudes, la sonnerie va me permettre de redécouvrir instantanément mon environnement direct. Deux ou trois sonneries suffisent amplement, et au moment où je décroche, je vais être plus attentive, davantage disponible.

Une pratique ancestrale tellement d’actualité !

La méditation est une pratique ancestrale d’une grande modernité. Elle nous apprend à goûter et reconnaître une pleine présence, une attention ouverte, une considération pour soi, les autres et le monde. Elle est une clé précieuse pour sortir de ces tunnels auxquels ressemblent nos journées de travail.

Pour découvrir mon entretien avec Caroline Webb, rendez-vous le 26 Octobre dans votre kiosque pour le numéro 5 (novembre-décembre) de Sens & Santé.

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This Post Has 2 Comments

    • Marie-Laurence Cattoire Répondre

      Merci beaucoup Miss Nuche. Je vais aller voir ton blog de ce pas ! bonne soirée

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