Une jeune femme en robe et manteau noirs court sur un quai de métro. Elle tourne le regard vers l'objectif prête à changer d'avis. La photo est en couleur, prise le soir. Un egrosse pendule indique l'heure, accrochée au plafond.

Le droit de changer d’avis

Il y a une vingtaine d’années, un thérapeute m’a donné un drôle de conseil :


N’hésitez pas à changer d’avis !


Cette phrase m’a stupéfaite. Étais-je trop rigide ? Certainement. Mais je voyais alors cette manière de fixer mes avis ou mes opinions, comme un gage de fiabilité. Cette fille-là, on peut compter sur elle. Elle ne change pas d’avis comme de chemise. Je n’avais aucune envie de passer pour une girouette. Encore moins d’avoir l’air de ne pas savoir ce que je voulais. Car, oui, changer d’avis signifiait pour moi manquer de suite dans les idées. Donc j’étais plutôt rigide quant à l’idée de pouvoir changer d’avis…

Mais la rigidité est le contraire de la souplesse. Un corps rigide…. est un corps mort.

Changer d’avis est sage

En découvrant la méditation (à peu près à la même époque que la rencontre avec ce thérapeute) j’ai découvert qu’avoir « de la suite dans les idées » était plus un concept qu’une réalité.

J’ai découvert – pendant les sessions de méditation – que mon esprit sautait d’une idée à l’autre, sans complexe. Qu’il changeait d’avis sans arrêt et sans prévenir. J’ai découvert que mon esprit était impétueux et imprévisible. Et devinez quoi ? J’ai compris que cela ne faisait pas de moi une personne non fiable. Mais plutôt une femme terriblement vivante.

Changer d’avis faisait de moi une femme terriblement vivante !

Changer de point de vue

Depuis, je m’entraîne régulièrement à changer d’avis. Pas par caprice mais plutôt pour m’exercer à une certaine souplesse d’esprit. Par exemple, j’apprends à observer une situation sous un autre angle, voire plusieurs angles différents. Rien de tel pour devenir plus tolérante ! Quand je suis avec une personne que je crois connaître, j’essaie de la regarder avec un œil neuf. Je m’amuse à écouter une conversation sans imaginer par avance ce que je vais répondre. Je me laisse surprendre par le réel.

Devenons moins prévisible !

Je m’autorise à changer d’avis, à devenir moins prévisible, et cela m’exerce à une qualité de présence différente. J’ai l’impression d’être davantage là, présente, de tout mon être, au lieu de rester agrippée à mon avis soi-disant juste et immuable. Je reste à l’écoute, prête à m’étonner.

Et si vous aussi, aujourd’hui, vous vous entraîniez à changer d’avis ?

Cet article vous a plu ? Retrouvez ma plume dans l’essai drôle et très concret Affirmez-vous ! publié chez Pocket.


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4 réflexions sur “Le droit de changer d’avis”

  1. Bonjour Marie Laurence
    La façon qui m’aide à changer d’avis , c’est de me demander ce qui est juste pour moi ou pour la situation…et là je peux le faire sans me culpabiliser… Merci pour tout ton travail que tu partages si généreusement
    Je t’embrasse.
    Martha

    1. Marie-Laurence Cattoire

      C’est exactement ça. Car les situations bougent sans arrêt, le monde évolue sans cesse. Il est donc étrange de penser pouvoir avoir un avis immuable !

  2. Point de vue intéressant. N’est-ce pas là ce diriger vers plus de bonheur que de savoir changer d’avis ? Ou plutôt de savoir apprendre à regarder les choses sous un angle différent sans passer pour une personne inconstante.

    C’est finalement un jeu amusant. Merci pour cet éclairage.

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