Sur un mur blanc est affiché une toile blanche. Devant un bureau épuré et peint en blanc également.

La page blanche

Depuis toujours, j’entends parler de l’angoisse de la page blanche, propre à l’écrivain.

Je m’interroge aujourd’hui. Ne serait-il pas plus juste de parler de l’angoisse que plus aucune page blanche ne soit possible ?… Plus aucun silence ? Plus aucun espace libre ? Plus aucune place pour le vide ?…

Le vide est fertile

L’écrivain le sait bien, ce n’est qu’à partir de l’espace vide qu’il est possible d’imaginer. Le poète sait que seul l’écoute du silence peut offrir la musicalité des mots. C’est vrai qu’il y a un saut à faire à chaque fois. Mais ce saut est probablement moins anxiogène qu’une époque qui veut absolument tout remplir, les emplois du temps, les espaces, les silences.

Vous souvenez-vous lorsque l’on disait « un ange passe » ?

Où sont passés les anges ?…

Nous avons quelque peu perdu le goût de la page blanche.

Nous aimerions que tout soit écrit d’avance, comme un formulaire administratif ou comme ces « mandalas » à colorier qui connaissent un tel succès ! Les contours sont tracés, il n’y a plus qu’à remplir les cases de mots ou de couleurs. Déjà, petite, je n’aimais pas les coloriages. Je trouvais cela trop pauvre, trop restrictif, sans aventure.

La vie reprend de l’épaisseur

Méditer c’est comme ouvrir les pages blanches d’un cahier tout neuf.

Nul ne sait ce qui va venir pendant la session de méditation : pensées, émotions, fatigue, tristesse, détente…

Mais peu à peu, notre vie se repeuple de surprises, reprend de l’épaisseur, de la densité (comme le dirait Marie de Hennezel).

Nous retrouvons une relation intime avec la réalité et pouvons mieux voir ce qui nous entoure.

Et notre vie devient source d’inspiration, d’émerveillement. Nous la respectons pleinement, comme le peintre respecte une toile vierge, et le poète une page blanche.

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2 réflexions sur “La page blanche”

  1. Je ne saIs plus
    Je ne sais pas
    Si le mot que je chosirai
    Donnera le La
    Car il se construit
    Sur rien qui est un tout
    De l’absence au moment
    Ou se présente des accès
    Infinis de richesse
    Et du risque patenté
    De s’y perdre sans avoir
    Rien osé !

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